« Une nuée d’étourneaux s’envolèrent… » Première page, deuxième paragraphe ; Des chevaux qui ont à plusieurs reprises des pattes et non des jambes ; Une syntaxe lourde et brouillonne, mal ponctuée, en fait assez inégale, qui donne à ce livre à la fois des fulgurances poétiques et des pages entières au cours desquelles le récit est haché…
Tous ces constats ont rendu cette lecture de trois cent trente pages assez laborieuse et déstabilisante, au moins d’un point de vue purement littéraire. Le récit aurait pu être prenant, mais les personnages, non dénués d’une certaine profondeur, les champs lexicaux des couleurs comme les métaphores bibliques et une certaine réflexion sur le sens de la vie, ne sauvent pas ce premier roman dont les défauts cités plus hauts sont, pour moi, rédhibitoires et font qu’À sang perdu n’a, à mon sens, pas sa place dans la suite de la sélection du Grand Prix des Lectrices Elle.
Si je connais l’utilisation de la licence poétique, l’évolution récente de la langue Française justifie-t-elle un si grand reniement aux enseignements de Messieurs Bled et consorts ? À méditer…
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