Soir de fête nous plonge dans un secret comme il en existe dans des milliers de familles. Si la parole tend à se libérer de plus en plus, ce livre est bien la preuve que ce chemin est nécessaire et salvateur. Mathieu Deslandes nous plonge dans sa propre histoire familiale au fil de chapitres qui, même s’ils sont poétiques, rendent parfois le récit un peu trop haché par leur brièveté.

Août 1922, un soir d’été et d’ivresse, quatre jeunes filles sont les victimes d’un viol, mot encore bien trop peu prononcé à l’époque, elles en sont réduites au silence, et à assumer un enfant qui n’était pas désiré, en un temps où la compréhension et l’empathie face à ce genre de situation étaient bien rares…

Réflexion sur la place des femmes dans la société, sur l’évolution des mœurs et de ce que l’on considère ou pas comme normal dans les relations intimes, au fil du siècle qui s’est achevé comme de nos jours, ce livre amène les lecteurs (et peut-être surtout les lectrices), grâce à l’intervention de Zineb Dryef, en toute fin de récit, à se demander ce qui est tolérable ou pas, ce que l’on peut oublier ou pas, et jusqu’où la société nous pousse à prendre pour normal des comportements qui ne le sont pas.

Des destins croisés, passés et actuels, qui sèment les graines de changements espérés avec ferveur par des milliers de gens du monde entier, même si le chemin est long…

 

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