C’est l’histoire d’un clown malheureux ; l’histoire d’un père et d’un fils. C’est une histoire intemporelle au fond, puisqu’il avait tout sauf l’essentiel et que ça arrive bien plus souvent qu’on ne veut bien le dire…

C’est une histoire qui est arrivée à moi par hasard grâce à la gentillesse de son autrice qui m’a proposé de m’envoyer son livre en service de presse. La vie nous fait parfois de petits cadeaux et il n’y a pas de hasards… Cette rencontre et cette lecture en font partie…

Amélie Antoine signe ici son deuxième roman publié chez Michel Lafon, après le succès de Fidèle au Poste, vendu à 250 000 exemplaires, elle réussit à mon sens un coup de maître à la fois intime et universel, puisqu’il est impossible de n’être pas touché(e) d’une manière ou d’une autre par cette plume délicate et criante de vérité. Que l’on se retrouve à la place du père ou du fils (ou des deux ?), c’est comme si une petite voix nous murmurait à l’oreille tous ces mots qui sont restés en travers de nos cœurs, ces regrets que l’on n’a pas exprimés, ces « Je t’aime » qu’on n’a pas dit, (qui n’ont pas été entendus ?), ces occasions manquées, ces silences plein de bruit…

Dit comme ça, ce roman a l’air déprimant ; il est aussi lumineux : de cette lumière que l’on voit dans les yeux des enfants, ceux de la génération suivante, à qui l’on dira, pour qui l’on saura. Ces enfants que nous étions aussi, à qui l’on murmure des mots d’amour et des pardons…

Si cette histoire est universelle, c’est qu’elle raconte l’acceptation de la vie telle qu’elle est, et non telle qu’on voudrait qu’elle soit. À travers le cheminement d’Arthur, le lecteur se retrouve face à sa propre histoire, à ses propres interrogations… Parce que peu importent les surprises de la vie, au fond, il y a des ressentis qui ne s’expliquent pas, mais qui sont partagés par l’humanité tout entière.

Tous les enfants ont besoin de grandir dans l’amour de leurs parents, mais tous les parents se demandent maladroitement si c’est suffisant, font des erreurs, mais font de leur mieux…

Être abandonné, éclaircir, se souvenir, refuser, assimiler, douter, repousser, détester, souffrir, entrevoir, agacer, embrouiller, recevoir, accepter, renouer…

Est-ce que ce n’est pas ça, devenir adulte ? Si vous vous posez la question, alors tourner les pages…

©  Les Histoires de Mel - Mélanie Blondel  - Tous droits réservés