Notre part de cruauté est le genre de roman que vous dévorez tout en étant mal à l’aise. C’est le genre de roman qui vous bouscule et vous fait vous interroger sur la nature humaine. Dans ce roman, Araminta Hall donne une définition perverse et malsaine de l’amour, si l’on peut appeler ça de l’amour.

Mike et Verity sont séparés, mais ils ont vécu neuf ans ensemble d’une relation quelque peu torturée et toxique. Mike est littéralement obsédé par son ex-compagne et le lecteur est plongé dans sa tête, dans ses sentiments violents, extrêmes, pervers et dérangés. Si Verity n’est peut-être pas non plus la blanche colombe que l’on veut nous montrer, question de point de vue, elle est une jeune femme en souffrance dont le mari est tué par l’ex-compagnon, à la fin de ce qu’il considère comme l’ultime partie du jeu qu’ils jouaient ensemble.

Si le suspens pour moi est loin d’être insoutenable – on devine très vite ce qu’il va advenir – les mécanismes psychologiques sont très bien rendus ; la dernière partie du livre qui relate le procès est également bien menée, mais l’on ne peut s’empêcher d’être un peu frustré par le sort réservé à Verity à la fin du roman.

Je crois en fait que l’intrigue et le récit gagneraient en profondeur si l’écriture offrait au lecteur non seulement le point de vue de Mike, mais également celui de Verity : la question qui demeure, pour moi, une fois la lecture achevée, la concerne elle ; si l’on sait jusqu’où est prêt à aller l’homme, l’on reste un peu sur notre faim quant au rôle réel de la femme dans cette histoire – pourquoi entend-on si peu sa voix ? Qu’aurait-elle dû faire ou ne pas faire pour éviter d’en arriver là ? Tout un programme…

©  Les Histoires de Mel –  Mélanie Blondel – Tous droits réservés

 

  

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